Technologies et droits

Cyberattaques, détentions et exécutions : en 2016, les défenseurs des droits de l’homme se sont vus confronter à bien des dangers

Près de 300 défenseurs des droits de l’homme ont été assassinés l’an passé. Un nouveau rapport de Frontline Defenders fait la lumière sur les menaces et les dangers auxquels ces activistes sont confrontés dans leur travail et au quotidien.

by Federica Brioschi
Frontline Defenders commence l’année 2017 très fort, en publiant son rapport annuel sur les risques encourus par les défenseurs des droits de l’homme pour l’année 2016 (« Défenseurs des droits de l’homme en danger »).
Les conclusions du rapport ne sont pas encourageantes : en 2016, 281 activistes ou défenseurs des droits de l’homme (DDH) ont été assassinés dans 25 pays. L’ONG a répertorié les plus grands nombres de meurtres au Brésil et en Colombie, suivis par d’autres pays d’Amérique latine et d’Asie du sud-est (principalement les Philippines), tandis que des régions comme l’Afrique et le Moyen Orient comptemt moins d’assassinats.

Près de la moitié des activistes tués l’ont été parce qu’ils défendaient des droits de propriété, droits des indigènes ou droits environnementaux. Le plus souvent, les assassinats ont fait suite à des menaces et avertissements qui ont été pour la plupart signalés à la police, qui elle les a systématiquement ignorées, permettant pratiquement l’exécution de ces menaces.

Pratiques utilisées pour stopper les défenseurs de droits de l’homme

La criminalisation est une pratique à laquelle les gouvernements ont régulièrement recours en vue de faire taire les DDH et dissuader les autres citoyens de s’unir à eux. Plus particulièrement, la sécurité nationale est encore largement utilisée comme argument justifiant les procès, meurtres, condamnations à mort et d’autres actions ou sanctions visant les DDH.

La détention arbitraire a également été très utilisée, les périodes de détention provisoires ont souvent été dépassées ou ignorées dans de nombreux pays, et, dans certains cas, des DDH ont été enlevés et retenus dans des prisons sans qu’ils n’aient de contact avec leur famille ou leur avocat pendant de longues périodes de temps.

Certains pays européens ont utilisé le terrorisme et la sécurité comme argument afin de justifier des lois limitant les droits fondamentaux tels que le droit de réunion (les manifestations). (Image: mw238/Flickr)

Pour empêcher ou stopper le travail des DDH, d’autre instruments sont souvent utilisés, tels que les interdictions de voyager (souvent liées au travail du Conseil des droits de l’homme de l’ONU), les cyberattaques ou la mise en place de législations portant sur le cybercrime restrictives.

Dans de nombreux cas, les intérêts économiques ont amené les gouvernements à se positionner contre les DDH et les peuples indigènes. Les projets ont souvent été financés par des institutions internationales ou des entreprises occidentales et chinoises. Cela montre le manque de véritable supervision sur les droits de l’homme au sein des projets, malgré les nombreux principes adoptés par ces institutions.

« Au Honduras, l’assassinat de Berta Cáceres, un leader indigène, défenseur de l’environnement et des droits des femmes, a choqué la communauté des droits de l’homme : elle avait un profile national et international solide, un large réseau de soutien et bénéficiait des mesures de précaution de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) », indique le rapport.

Saper le travail des ONG

Un autre moyen d’empêcher ou stopper le travail des ONG consiste à le faire à travers des lois les visant, là où elles travaillent. Nombre de ces lois sont écrites et conçues pour les empêcher de lever des fonds dans leur propre pays ou de recevoir des fonds de l’étranger. D’autres tactiques consistent à dresser une liste des ONG domestiques et internationales autorisées à opérer dans le pays.

Les tendances par régions

Le rapport est ensuite découpé en sections géographiques : Afrique, Amériques, Asie et Pacifique, Europe et Asie centrale, Moyen Orient et Afrique du Nord. En Afrique, les défenseurs des droits de l’homme ont principalement été menacés sur des questions liées à la démocratisation et la liberté d’association.

Dans les Amériques, les DDH se sont vus confronter à des campagnes de dénigrement, et la police et les militaires ont souvent fait un usage excessif de la force pour disperser les manifestations.

In Hungary, human rights defenders assisting refugees have faced harassment by police and government officials.  (Image: Peter Tkac)

En Hongrie, les défenseurs de droits de l’homme apportant de l’aide aux réfugiés ont fait face à l’intimidation de la police et des autorités.

En Europe, des lois antiterroristes ont restreint les libertés civiles (telles que le droit de réunion), directement liées au travail des DDH. L’Asie centrale a vu un rétrécissement de l’espace du débat et une hausse de l’intolérance à l’égard de des idéologies ou croyances alternatives. Au Moyen orient ou en Afrique du Nord, les activistes des droits LGBT travaillent dans un environnement très hostile, et sont parfois condamnés à mort.

En Asie et dans le Pacifique, les DDH ont été présentés comme des ennemis de l’État et des menaces à la sécurité, afin de délégitimer leur travail et saper leur soutien.

Aux Philippines, le président Rodrigo Duterte a légitimé les exécutions extra-judiciaires pour les personnes impliquées dans le trafic de drogues et a mencés d’exécuter des DDH en raison de leur critiques formulées à l’égard de sa politique antidrogues.

Donate to liberties

Your contribution matters

As a watchdog organisation, Liberties reminds politicians that respect for human rights is non-negotiable. We're determined to keep championing your civil liberties, will you stand with us? Every donation, big or small, counts.

We’re grateful to all our supporters

Your contributions help us in the following ways

► Liberties remains independent
► It provides a stable income, enabling us to plan long-term
► We decide our mission, so we can focus on the causes that matter
► It makes us stronger and more impactful

Your contribution matters

As a watchdog organisation, Liberties reminds politicians that respect for human rights is non-negotiable. We're determined to keep championing your civil liberties, will you stand with us? Every donation, big or small, counts.

Subscribe to stay in

the loop

Why should I?

You will get the latest reports before everyone else!

You can follow what we are doing for your right!

You will know about our achivements!

Show me a sample!