Technologies et droits

En Italie, voler de la nourriture afin de survivre ne constitue pas un crime

Après cinq années d'attente et trois procès, un homme a finalement été disculpé de toute faute pour avoir essayé de voler de la nourriture d'une valeur totale de quatre euros dans un supermarché italien.

by Pauline Couble
Trois tribunaux différents ont entendu cette affaire avant qu'elle ne soit réglée, ce qui nous amène à nous poser des questions sur l'efficacité du système judiciaire italien.

Le système judiciaire italien a acquitté Roman Ostriakov, accusé d'avoir essayer de voler de la nourriture dans un supermarché de Gênes en 2011. L'homme qui est sans-abri, a tenté de voler un morceau de fromage et des saucisses (4 euros de nourriture au total) afin de se nourrir.

Son acte n'est néanmoins pas considéré comme un crime par la Cour de cassation italienne. Selon la plus haute juridiction de l'État italien, un individu qui, poussé par la nécessité, vole à un supermarché une petite quantité de nourriture afin de faire face au "besoin inévitable de se nourrir", ne peut être puni aux yeux de la loi. Ce jugement crée un précédent juridique qui aura sans doute des conséquences sur les affaires à venir.

Trois procès pour en arriver à une décision, pourtant évidente

Il aura fallu trois procès pour que la justice soit rendue. En effet, Roman Ostriakov avait été condamné lors du premier procès à une peine avec sursis et tenu de payer une amende de 100 euros. La cour d'appel qui avait saisi l'affaire avait confirmé cette décision, mais l'avocat commis d'office avait présenté un autre appel, considérant qu'il ne s'agissait que d'une tentative de vol et non d'un vol effectif.

L'affaire a finalement été saisie par la Cour de cassation, la plus haute juridiction du pays, qui a déclaré le sans abri non coupable car il avait agi dans un état de nécessité. La cour a classé l'affaire et a annulé les précédents jugements, considérant qu'un vol motivé par la faim ne constitue pas un crime.

Cette décision est juste, mais le temps nécessaire pour la prendre a été inexplicablement long. Entre la date de l'incident et celle du jugement de la Cour de cassation, cinq années se sont écoulées.

Ce qui est préoccupant, c'est de constater que toute cette affaire traitait d'une tentative de vol, qui n'était qu'un petit larcin. Cela démontre la nécessité de remettre en question le système judiciaire italien et son efficacité.


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