Les organisations de la société civile "Welcome" et la Plateforme internationale de solidarité civique CROSOL ont averti des violations des droits de l'homme perpétrées sous la présidence d'Edogan, qu'ils ont par ailleurs qualifié de dictateur.
À l'occasion de la visite du président Erdogan, les deux ONGs avaient organisé une manifestation avec pour message : "UE, tu as vendu ton âme au diable!".
"Les bénéfices économiques des investissements pour la Croatie sont extrêmement douteux et flous. En revanche, les informations et preuves quant aux violations des droits de l'homme sont bien connues et tout à fait étayées", ont déclaré les ONGs.
Les organisations ont signalé que les autorités turques au service d'Erdogan sont accusées d'assassiner des réfugiés à la frontière avec la Syrie, que la Turquie a illégalement forcé d'autres réfugiés à rentrer en Syrie, et que les conditions d'accueil dans les centres de rétention pour réfugiés en Turquie sont "indignes de n'importe quel être vivant, encore moins des gens en quête d'un abri et de sécurité".
"La liste est longue et les arguments permettant d'avancer que la Turquie est tout sauf un pays sûr ne manquent pas (comme par exemple les aspects juridiques et pratiques provenant de l'accord controversé entre l'UE et la Turquie). L'UE et la Croatie comprise, viole, entre autres, le droit international ainsi que la convention de Genève et le statut de réfugié (qui représente un mécanisme clef d'assistance aux personnes ayant besoin de protection)", ont ajouté les deux ONGs.
Des abus au quotidien
Les organisations ont ajouté que les citoyens turcs et les membres de groupes ethniques établis en Turquie font partie d'une des plus grandes communautés de réfugiés au monde, cherchant une protection face aux violations des droits de l'homme et aux restrictions de la liberté d'expression et d'autres libertés commises à leur encontre.
"La Turquie est un pays où les activistes, les universitaires et les journalistes (et travailleurs des médias) sont, au quotidien, verbalement agressés, arrêtés pour avoir soutenu ou publié du contenu allant à l'encontre des intérêts des autorités, condamnés à payer d'énormes amendes pour avoir soit-disant diffamé le gouvernement, et contraints à l'autocensure à travers la corruption des rédacteurs et propriétaires des médias, tandis que certains cas de meurtres perpétrés contre des journalistes n'ont à ce jour fait l'objet d'aucune enquête. Si cela ne suffit pas, répétons que la Turquie est un pays où les droits des travailleurs, des femmes et des personnes LGBT sont systématiquement violés, un pays qui voit s'enliser un conflit ethnique entre turcs et kurdes depuis la fin de la première guerre mondiale, et où les individus qui pensent différemment font les frais de soit-disantes opérations anti-terroristes", peut-on lire dans le communiqué des ONGs.
Suite aux manifestations, qui se sont tenues devant l'hôtel où la rencontre officielle avait lieu, les activistes ont accroché une banderole sur le balcon du studio de l'artiste Sanja Iveković, mais la police l'a rapidement retiré avançant que cela représentait une menace à la sécurité.