Démocratie et justice

À Côme, il est désormais interdit de venir en aide aux sans-abris

À Côme, au nord de l'Italie, le maire a décidé d'interdire la distribution de vivres aux personnes vivant dans la rue. Encore une fois, la solidarité est criminalisée.

by Italian Coalition for Civil Liberties and Rights

Via un décret signé le 15 décembre, Mario Landriscina, maire de Côme, en Itali du Nord, a formellement interdit la "mendicité", dont l' "occupation de lieux publics, même avec l'usage de cartons, pancartes et autres accessoires qui gênent le passage des piéton.nes".

Au nom de la bienséance

Cette mesure répressive, qui prévoit l'imposition d'une amende de 50€ à 300€ ainsi que la confiscation des "moyens utilisés pour commettre la violation", est valable "au sein de la ville intramuros et dans la périphérie" pendant toutes les vacances et jusqu'à la fin du mois de janvier.

Le décret municipal observe l' "augmentation inhabituelle des sans abris qui mendient à de nombreux endroits de la ville, en utilisant "des méthodes invasives et insistantes au détriment des passants", dont "des photos pour inspirer la pitié ou montrer la malformation de certains de leurs membres".

Le décret se réfère aussi au décret Minniti-Orlando, adopté en loi en avril 2017, dans lequel la "sécurité urbaine" se définit comme "le bien public qui est associé à l'environnement viable et à la bienséance de la ville".

Côme interdit de d'offrir de la nourriture aux sans abris

Quelques jours plus tôt, les bénévoles de l'association WelCom ont dénoncé, via un post sur Facebook, la nouvelle loi qui criminalise la distribution de vivres aux personnes sans domicile fixe.

"Hier matin, comme tous les matins depuis plus de sept semaines désormais, nous nous sommes rendus à l'ancienne église de San Fransesco de Côme afin de distribuer le déjeuner aux personnes sans abri. Mais ce matin, contrairement aux autres, on nous a interdit de le faire car nos seules actions auraient été contraires au nouveau décret de la ville", peut-on lire dans leur publication.

Le décret de la ville de Côme a été critiqué par de nombreuses personnalités, dont le directeur de Caritas, Roberto Bernasconi, qui a déclaré que le décret "mettait aussi Jésus Christ hors-la-loi".

La mobilisation publique s'organise pour défendre les sans abri

Deux évènements seront tenus dans la ville afin d'appeler au retrait de ce décret : samedi 23 décembre, à 10h, le groupe Côme sans frontières a organisé une sorte de "bivouac de la solidarité", devant l'église de San Fransesco, et le 24, est organisé une mobilisation éclaire baptisée "aux côtés des sans abri". Les syndicats, partis de centre-gauche et associations bénévoles ont annoncé leurs projets de participer aux manifestations du 23 décembre.

La Coalition italienne des libertés civiles (CILD), ONG membre du réseau Liberties, a déploré le décret, qui porte atteinte à la solidarité, et a annoncé qu'elle offrirait une assistance juridique gratuite aux bénévoles qui se verraient interdire de manifester leur solidarité à Côme.

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