Technologies et droits

"Défendons-les!" : une nouvelle campagne de soutien aux défenseurs des droits de l'homme en Italie

Les conflits font rage dans le monde et les civils en paient trop souvent le prix. Heureusement, des femmes et des hommes courageux prennent leur défense. Mais qui défend les défenseurs?

by Luana Ruscitti
La conférence qui a officiellement lancé la campagne Difendiamoli! ("Défendons-les!") s'est déroulée le 28 novembre dernier à la Salla della Lupa, dans les murs du parlement romain.

Qui sont les défenseurs des droits de l'homme?

La conférence marque la fin du travail qui a commencé en juillet 2016, où des ONG italiennes travaillant sur les questions des droits de l'homme et des libertés civiles, dont les partenaires de Liberties Antigone et CILD, s'étaient retrouvées dans les locaux de l'organisation ARCI avec l'activiste et journaliste AbdelRahman Mansour. Ce dernier est l'un de leaders de la révolution égyptienne et habite désormais à Chicago, aux États-Unis, sa vie était en grand danger s'il retournait au pays.

Bien des défenseurs de droits de l'homme se retrouvent dans des situations similaires. En réalité, en s'opposant aux régimes de leur pays, ils se placent très vite sous le feu des projecteurs. À cet égard, que peuvent faire les États occidentaux afin de protéger les défenseurs des droits de l'homme venus d'autres pays?

Au risque de leur vie

Afin de mieux comprendre la situation dont il est question ici, il est nécessaire d'entendre directement de la part des défenseurs des droits de l'homme quelles sont les menaces auxquelles ils sont confrontés chaque jour. Le risque d'être jeté derrière des barreaux à jamais, ou pire d'être assassiné sans avoir bénéficié d'un procès équitable.

Les "raisons" d'être tué ou incarcérés sont multiples. Parfois les individus le sont parce qu'ils défendent les droits de leur peuple. D'autres fois, il se sont uniquement parce que ce sont des femmes, des membres d'une minorité ou d'un groupe religieux, un raison suffisante pour êtres vu comme des ennemis et se voir priver de ses droits.

Histoires de lutte

Au cours de la conférence, les défenseurs des droits de l'homme ont évoqué leur propre expériences et ont donné des exemples des dangers auxquels ils se voient confrontés au quotidien.

Nibras Almamuri, président du Iraqi Women Journalist Forum (Iraq) a parlé du courage des femmes irakiennes qui se sont battues pour leurs droits en temps de guerre, mais aussi en temps de paix.
Biram Dah Abeid, activiste de l'Initiative pour la resurgence du mouvement abolitionniste de Mauritanie, a décrit les batailles qu'il a livré, et comment il s'est battu contre l'esclavage, qui n'a été aboli en Mauritanie qu'en 2012. Il ne peut à ce jour pas retourner dans son pays, où il risque la mort.

Parmi les autres défenseurs des droits de l'homme qui ont participé et partagé leur histoire, on trouve notamment: Weeda Ahmad de l'Association sociale des demandeurs de justice sociale (Afghanistan); Aseem Trivedi du mouvement Save Your Voice (India); et Zaidoun al Zoabi, président de l'Union des organisations du secours médical syrien (Syria).

Et après?

Suite à ces témoignages, des représentants des institutions italiennes, dont le sénateur Luigi Manconi, président de la Commission extraordinaire pour la protection des droits de l'homme du Sénat italien, Pia Locatelli président du comité des droits de l'homme de la Commission des affaires étrangères de Chambre des députés italienne, et quelques représentants d'ONG engagés dans cette campagne, on parlé de l'avenir, et plus particulièrement des mesures à prendre et des meilleures pratiques à mettre en place ainsi que des modèles à suivre. Par exemple, il existe déjà quelques pays en Europe (Pays-Bas, Espagne, Irlande, Norvège et Suisse) qui sont dotés d'instruments qui permettent de protéger les défenseurs des droits de l'homme. Un dossier élaboré par l'association Un ponte Per... inclut un rapport sur les pratiques de ces pays.

De nombreux autres évènements se tiendront au cours des prochains mois.


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