Technologies et droits

La LDH et DEI déposent plainte pour que cessent les rafles policières au Parc Maximilien de Bruxelles

La LDH et DEI déposent plainte auprès du Procureur général de Bruxelles dans l’espoir qu’une enquête approfondie sur les agissements des forces de l’ordre au Parc Maximilien sera ordonnée.

by David Morelli

Arrestations, mauvais traitements, harcèlement… la manière dont les forces de l’ordre et les autorités compétentes abordent la situation des exilés, parmi lesquels des enfants, se trouvant depuis plusieurs mois dans le parc Maximilien et la gare du Nord à Bruxelles constitue, à l’estime de la Ligue des droits de l’Homme et de Défense des Enfants Internationale, des traitements inhumains et dégradants. La LDH et DEI déposent plainte ce vendredi auprès du Procureur général de Bruxelles.

Une crise humanitaire en plein Bruxelles

Depuis le début de l'année, des centaines d’exilés venus du Moyen-Orient et d'Afrique cherchent à atteindre l’Angleterre. Dans l’attente, une majorité d’entre eux se sont installés au Parc Maximilien ou à la Gare du Nord à Bruxelles. Depuis leur arrivée, aucune mesure n’a été prise par les autorités pour apporter une réponse aux problèmes prévisibles que pose une telle situation sur le plan humanitaire, sanitaire et en matière de sécurité. En l’occurrence, environ 400 à 500 hommes, femmes et enfants sont privés de toute aide ou assistance des pouvoirs publics. Pire, ces personnes font l'objet, de manière répétée, de harcèlement, d'humiliations, d'arrestations arbitraires et d'intimidations de la part des forces de l’ordre.

Sans toit, ces personnes, parmi lesquelles des familles et des enfants, ne sont aidées que par les bénévoles et les associations qui leur apportent de quoi se nourrir, se loger, s’habiller et se laver.

Des opérations qui s'apparentent à des rafles

Les interventions policières répétées font que ces conditions de (sur)vie, particulièrement difficiles, atteignent le seuil du traitement inhumain et dégradant. Lors des opérations de police menées à peu près toutes les 48 heures, en fin de nuit ou très tôt le matin, les tentes, sacs de couchage, vêtements et chaussures des exilés sont confisqués sous prétexte que certains, ayant fuis par peur d'être arrêtés, les auraient « abandonnés ». Des méthodes intolérables, dans ce qui s’apparente furieusement à des rafles*. De nombreuses personnes sont ainsi arrêtées, menottées et emmenées par la police, souvent avec brutalité et sans qu'ils sachent pourquoi. Parmi ces personnes, onze mineurs étrangers non-accompagnés ont été interpellés lors de la dernière rafle en date, mercredi dernier.

Les personnes qui les aident sont témoins, et parfois victimes, de ces rafles.

Des actes de cruauté

Dans ce contexte qui ne fait pas honneur (c’est un euphémisme) à la Belgique, la LDH et DEI déposent plainte auprès du Procureur général de Bruxelles dans l’espoir qu’une enquête approfondie sur les agissements des forces de l’ordre sera ordonnée.

L'objet de cette plainte concerne principalement les opérations policières (qui violent notamment les articles 417bis et 151 du code pénal) qui, à l’estime des deux associations, ont parfois confiné, dans le chef de certains policiers, à des actes de cruauté au vu de la situation dans laquelle (sur)vivent ces hommes, femmes et enfants. Un état tel que même l'ONG Médecins du monde lance désormais des appels à l'aide pour obtenir le concours de personnel soignant bénévole...

*Rafle : opération policière exécutée à l'improviste dans un lieu suspect, en vue d'appréhender les personnes qui s'y trouvent et de vérifier leur identité (Larousse.fr)

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