Démocratie et justice

Croatie : les activistes et avocats des droits humains sous la pression de la police

En Croatie, les ONG et avocats qui tentent de défendre les familles de réfugiés voient leur travail systématiquement gêné par les intimidations de la police, atteste l'affaire impliquant une famille afghane, privée de son droit d'accès à un avocat.

by Lovorka Šošić

Les ONG Are You Syrious? (AYS), le Centre des études pour la paix, et les avocats Sanja Bezbradica Jelavic et Ivo Jelavic on tenu une conférence de presse le 18 avril, et ont prévenu des pratiques d'intimidation du Ministère de l'intérieur visant leurs activités.

Le droit d'accès à un avocat refusé

Bezbradica Jelavic est l'avocate qui défend une famille de réfugiés afghans en procédure pénale contre le Ministère de l'Intérieur pour sa responsabilité dans la mort tragique de leur fille, Madina, âgée de six ans. L'avocate a tenté de rentrer en contact avec la famille à plusieurs reprises à la suite de leur détention dans le centre de Tovarnik, décidée après que la famille a fait une demande d'asile.

Cependant, la police a refusé d'autoriser l'avocate à contacter directement la famille, affirmant qu'elle n'était pas autorisée à les représenter. En outre, la police (les Services nationaux de lutte contre la corruption et la crime organisé) a effectué une visite dans son cabinet en vue de vérifier l'authenticité de la procuration valable pour la famille afghane, affirmant que les signatures des parents de Madina présentes sur le formulaire étaient fausses.

Le Centre des études pour la paix a été contacté par la soeur de Madina, qui leur a envoyé un message afin de leur faire savoir que la famille était en détention et s'était vu refuser le droit d'accéder à un avocat. La Police a ensuite dit à la famille de Madina que la procuration de l'avocate avait été signée en Serbie, et qu'elle était, de fait, invalide en Croatie, que les signatures soient authentiques on non.

"Ce type de traitement de la part de la police envers nos clients constitue une obstruction directe du travail de l'avocat", a déclaré Ivo Jelavić au cours d'une conférence de presse. Et d'ajouter qu'il était très simple de prouver si la procuration est valide ou non en organisation une rencontre entre les personnes concernées (les avocats et la famille), ce que la police ne permet pas à l'heure actuelle. Mº Jelavíc a également souligné qu'il est particulièrement inquiétant que la famille ait essayé de les contacter à plusieurs reprises, mais que la police ait interdit systématiquement toute prise de contact. Il a indiqué que même dans des cas impliquant de très graves infractions pénales, la police ne peut refuser les personnes suspectées et détenues de rentrer en contact avec leur avocat.

La police exercé une énorme pression sur l'ONG AYS, et ce en criminalisant délibérément la solidarité.

"Quand la famille est entrée en Croatie pour éviter de retourner en Serbie pour la troisième fois, ils se sont tournés vers nous pour que nous les aidions à faire une demande de protection internationale, après quoi nos bénévoles ont immédiatement contacté la police et sont allés rencontrer la famille, en présence de la police", affirme Tajana Tadic, membre d'AYS.

Des interrogatoire suspects

Cependant, le lendemain de la médiatisation de l'histoire de cette famille, le Ministère de l'Intérieur a informé un bénévole de l'ONG Are You Syrious? qu'il engagerait une procédure pénale à leur encontre pour avoir prétendument aider la famille à traverser la frontière illégalement.

En outre, immédiatement après que les activistes aient annoncé la tenue de la conférence de presse en vue de témoigner de la pression et des intimidations que la police exerçait sur eux, celle-ci a présenté des demandes en vue de conduire des interrogatoires informels avec les activistes, programmés à la même heure que la conférence de presse.

"Nous considérons qu'il s'agit là d'une tentative d'intimider et exercer une pression sur les bénévoles, ainsi que d'une tentative directe de limiter la liberté d'expression des défenseurs des droits", a indiqué Gordan Bosanac, du Centre des études pour la paix. "La Police a de nouveau montré qu'elle n'hésitait pas à utiliser la répression pour atteindre ses objectifs. Nous craignons que tout cela ne soit réalisé dans le seul but d'exclure la famille de Croatie, et de mettre ainsi fin à la procédure d'asile".
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