Le 8 avril dernier, à l'occasion de la journée internationale des Roms et des Sinti, l'association italienne 21 Luglio a publié son rapport annuel sur la situation en Italie. Ce dernier montre que le pays gère toujours de la pire des manières les questions liées aux communautés Rom et Sinti.
La construction de camps ségrégués se poursuit, ce qui ne fait que renforcer la discrimination des personnes roms. Parallèlement, les autorités italiennes procèdent de plus en plus à des expulsions forcées de camps roms. Toutes ces pratiques montrent qu'il demeure en Italie une atmosphère hostile et intolérante à l'égard des communautés Rom et Sinti.
Logement et marginalisation
On compte plus de 180 000 Roms et Sintis établis en Italie, parmi lesquels environ 35 000 vivent dans des centres d'hébergement d'urgence, et presque 20 000 dans des installations désignées et gérées par des municipalités italiennes. Ces chiffres attestent de la marginalisation des violations des droits de l'homme commises par les autorités italiennes, et allant à l'encontre des objectifs fixés par la Stratégie nationale pour l'intégration des Roms.
Les organismes internationaux appellent au changement
De nombreuses instances internationales, telles que la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance et le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l'ONU, ont soumis à l'Italie des recommandations dans le contexte des problèmes de discrimination, des incidents motivés par la haine et des politiques racistes qui persistent dans le pays.
Même le commissaire des droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Nils Muižniek, a fait part de ses préoccupations quant au traitement discriminatoire et à l'exclusion continus des individus d'origine rom.
Un problème qui trouve son origine dans la scène politique
L'un des principaux freins à l'efficacité des politiques d'intégration des Roms et Sintis se trouve dans la scène politique. Le climat d'hostilité et d'intolérance se nourrit des stéréotypes et préjugés, qui sont eux-même exacerbés dans les discours haineux de représentants politiques et institutionnels.
Il est essentiel que l'Italie choisisse des représentants qui soient à même de réaliser des progrès dans le traitement de ces questions, de prendre au sérieux la Stratégie nationale et, plus généralement, de faire évoluer l'opinion public.