"Pour la première fois, nous avons décidé de raconter notre histoire à travers une bande dessinée. Cela ne correspond pas à notre style habituel de communication, mais c'est certainement une façon de toucher plus de gens, surtout les jeunes générations".
C'est en ces termes que Susanna Marietti a présenté sa bande dessinée "Antigone, 25 ans d'histoire italienne vue derrière les barreaux" au Salone dell’Editoria Sociale, le 30 octobre dernier. La bande dessinée a été éditée par Round Robin Editrice.
Les dessins ont été faits par Valerio Chiola, qui a fait preuve d'un grand talent pour dessiner les situations dont nous avions besoin. Les portraits de certains de mes collègues sont vraiment ressemblants", a déclaré Marietti.
Trois histoires, un seul combat pour la dignité
La bande dessinée comprend trois histoires portant sur l'histoire italienne et les conditions de détention. Les histoires parlent d'incarcération politique dans les années 80, de l'incarcération de mafieux dans les années 90 et de la surpopulation carcérale de ces dernières années.
La bande dessinée met en avant le combat des détenus afin que leur situation soit connue des autorités, la présence d'un état d'urgence san fin au sein du système carcéral, et la tentative d'un point de vue législatif d'y remédier.
L'histoire d'Antigone se développe en parallèle, et est inévitablement liée à ces dernières et à la lutte pour les droits et la dignité des détenus.
Ilaria Cucchi et Tommaso di Francesco ont tous deux assisté à la présentation du livre, et chacun a fait un discours sur le travail d'Antigone. Tommaso di Francesco, du journal Il Manifesto, a raconté les tous débuts de l'organisation, qui sont relatés dans la BD. Ilaria Cucchi a quant à elle parlé du rôle d`'Antigone dans sa lutte personnelle pour que la justice soit rendue à son frère, Stefano Cucchi, décédé lors de sa détention il y a de ça sept ans.
"Je pensais être seule et que personne ne m'aiderait pour que la justice soit rendue à mon frère, et le téléphone a sonné: c'était Antigone. Depuis, je n'ai plus jamais été seule dans ma bataille", a-t-elle expliqué à l'audience.