Technologies et droits

Les réseaux sociaux ne sont pas vraiment enclins à aider à lutter contre les discours de haine

L'auto-régulation visant à supprimer des discours de haine des réseaux sociaux n'a pas donné les résultats escomptés et promis par les géants du web, comme le montre une nouvelle étude réalisée par plusieurs ONG européennes.

by György Folk
Le populisme va souvent de paire avec la xénophobie et les discours de haine (cela constituait l'engagement de la plupart des sociétés informatiques travaillant dans le domaine des réseaux sociaux, formulé plus tôt cette année).

Les sociétés informatiques s'unissent contre la haine

Conformément au Code de conduite mis en place par la Commission européenne, ces entreprises ont promis de supprimer les discours de haine illégaux signalés afin d'interdire la promotion de l'incitation à la violence et aux conduites haineuses.

Les entreprises telles que Facebook, Twitter, Youtube, Microsoft et d'autres, se sont mises d'accord sur une notification de suppression de contenu valide afin d'évaluer de telles demandes contre leurs règles et lignes directrices, et au besoin, lois de transposition de la décision-cadre portant sur la lutte contre le racisme et la xénophobie. Les sociétés ont promis d'agir et répondre aux demandes de suppression du contenu en moins de 24 heures et, si besoin, de supprimer ou de bloquer l'accès au contenu concerné.

Des résultats décevants

Suite aux promesses formulées en 2016, le Réseau international contre la haine sur internet (International Network Against Cyber Hate), basée à Amsterdam, a vérifié, dans un exercice de supervision mené aux côtés de plusieurs ONG européennes travaillant dans ce domaine (dont la plupart sont membres de l'INACH), dans quelle mesure les signataires agissent en vertu du Code de conduite. Après une période de supervision fondée sur une méthodologie commune, les ONG en ont conclu que ni le temps de réponse ni la proportion des contenus supprimés par les services des médias sociaux n'affichaient de bons résultats.

Les premiers résultats montrent que 28% des toutes notifications de présumés discours de haine illégaux en ligne entraînent la suppression du contenu signalé. Cependant, seul 40% de toutes les notifications sont actuellement examinées sous 24 heures, alors que l'objectif du Code de conduite est d'examiner la majorité de ces dernières dans ce temps imparti.

Selon la commissionnaire de l'UE à la justice, Věra Jourová: "les dernières semaines et les derniers mois ont montré que les entreprises des réseaux sociaux doivent être à la hauteur de leur rôle et assumer leur part de responsabilité quand il s'agit de phénomènes tels que la radicalisation en ligne, les discours de haine ou les fausses informations. Alors que les sociétés informatiques sont en train d'aller dans le bon sens, les premiers résultats montrent qu'elles doivent encore en faire plus afin d'assurer le succès de leur action".

Les sociétés "auraient dû faire bien mieux"

Les 12 ONG participant à la recherche ((basées dans neuf pays de l'UE) ont analysé les réponses données à 600 notifications. Le pourcentage de suppression/retrait n'est que de 28,2%.

Tamás Berecz, analyste de l'INACH, a confié à Liberties que "selon les résultats de la recherche, les réseaux sociaux auraient pu bien mieux faire. En réponse, ils promettent comme à leur habitude de faire mieux, alors quils ont essayé de défendre leur inaction au moyen d'arguments en faveur de la liberté d'expression, mentionnant également que la supervision des contenus demande énormément de travail".

La mauvaise volonté des entreprises des réseaux sociaux quand il s'agit de fournir à la Commission européenne et aux ONG participantes leurs données internes sur les discours de haine complique davantage le processus. Les experts de l'INACH ne voient que deux raisons possibles pour expliquer l'incapacité de ces entreprises de remplir leurs obligations: soit il s'agit d'un problème de capacité, auquel cas les entreprises doivent consacrer plus de temps et de moyens sur ce type de missions; soit il s'agit d'un problème de connaissances, auquel cas il est nécessaire de mettre en place une meilleure formation pour les experts en supervision.

Dans tous les cas, une seconde phase de supervision aura lieu en 2017 afin d'évaluer les progrès réalisés et de décider des prochaines étapes à suivre.

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